Dans l’univers d’Alessandra Vitelli
Nous partons à Naples à la rencontre d’Alessandra Vitelli. Cette illustratrice italienne a sorti ce printemps chez Versant Sud jeunesse La valise d’Osvaldo, un album aux couleurs subtiles et lumineuses sur une valise pleine de rêves et un monstre bien décidé à les manger.
L’histoire, écrite par Emma Anticoli Borza, parle de nos peurs cachées dans l’ombre, celles avec lesquelles nous devons cohabiter tous les jours. Par ses choix graphiques, Alessandra donne à l’album une atmosphère douce et forte à la fois. Un régal pour les yeux.
Qu’est-ce qui t’as séduite dans l’histoire d’Emma Anticoli Borza ?
Je lis beaucoup d’histoires écrites par des auteurs avant de créer un projet, mais il est rare que j’aime un texte comme ce fut le cas avec La valise d’Osvaldo, dont je suis tombée amoureuse. Je savais que ce livre serait difficile à illustrer, parce qu’au-delà de la métaphore sur l’acceptation de son côté sombre, j’avais quelques idées de narration en images qui s’éloignaient du texte. Je devais donc beaucoup travailler sur l’histoire parallèle que je voulais raconter. Le monstre, pour moi, est le côté sombre du personnage principal et il se nourrit non seulement de ses rêves, mais surtout de sa peur de perdre ses certitudes, ses points de référence. J’ai donc essayé de travailler sur mes plus vieilles peurs pour les transposer dans l’histoire. En fait, j’ai toujours eu un faible pour les histoires de monstres, je pense que tous les monstres ont un charme incontestable !
Quelles techniques as-tu utilisées pour La valise d’Osvaldo et pourquoi celles-là ?
J’ai travaillé aux crayons de couleur. Cela faisait quelques temps que je cherchais une nouvelle technique et j’ai commencé à expérimenter avec les crayons de couleur pour m’exprimer. J’ai aussi remarqué qu’en utilisant des pastels à l’huile avec un diluant pour huile sur le papier, je pouvais obtenir de la matière picturale et des effets voiles que je trouvais très intéressants.
Comment cela se passe-t-il pour trouver l’image des personnages d’une histoire ?
Je lis l’histoire encore et encore jusqu’à en apprendre le texte par cœur. Ensuite je cherche l’inspiration pour mettre l’histoire en images, un peu comme si j’étais un réalisateur de films. Je cherche dans ma mémoire des personnages qui soient réels et crédibles. Je cherche dans de vieilles photos, des films, des peintures qui m’ont marquée.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Je trouve l’inspiration dans ma vie, mais aussi dans des notes écrites dans des carnets de croquis, que je garde pour les utiliser le cas échéant. Je les appelle mes notes pour images, journaux intimes des choses que j’aimais et que je voulais dessiner.
Découvrez-en plus dans cet article de La libre Belgique consacré à La valise d’Osvaldo.